Afrique : Le Cloud Computing
Qu’est-ce que le Cloud computing ?
Le Cloud
computing est un concept
qui consiste à déporter sur des serveurs distants des stockages et des
traitements informatiques traditionnellement localisés sur des serveurs locaux ou
sur le poste ou le terminal de l'utilisateur. Les utilisateurs ou les
entreprises ne sont plus gérants de leurs serveurs informatiques mais peuvent
ainsi accéder de manière évolutive à de nombreux services en ligne sans avoir à gérer l'infrastructure
sous-jacente, souvent complexe. L'accès
au service se fait par une application standard facilement disponible sur des
portails, la plupart du temps un navigateur
Web (Explorer, Google Chrome, Mozilla Firefox ...).
Le Cloud computing est utilisé depuis sans qu’on le sache.
L’utilisation des servers mail comme Webmail, Yahoo, Gmail nous met dans un
contexte de cloud. Une entreprise peut y avoir accès gratuitement, comme c'est
le cas avec le Webmail ou en s’y abonnant avec un niveau de service garanti.
Les entreprises achètent ainsi des capacités et sont facturées par les
fournisseurs.
En fait le concept de CC ou informatique dans le nuage est comparable à celui de
la distribution de l'énergie
électrique. La puissance de calcul et de stockage de l'information est proposée
à la consommation par des entreprises spécialisées et facturé d'après
l'utilisation réelle aux utilisateurs. De ce fait, les entreprises n'ont plus
besoin de serveurs dédiés, mais confient le travail à
effectuer à une entreprise qui leur garantit une puissance de calcul et de
stockage à la demande.
Selon les
approches des entreprises, se distinguent deux (Clouds privés et publics) à
trois formes de Cloud computing :
- Les clouds
privés internes : gérés en interne par une entreprise pour ses
besoins,
- Les clouds
privés externes : dédiés aux besoins propres d'une seule
entreprise, mais dont la gestion est externalisée chez un
prestataire,
- Les clouds
publics, gérés par des entreprises spécialisées qui louent leurs
services à de nombreuses entreprises. Elles deviennent ainsi des fournisseurs
de services CC.
Cloud computing
Le Cloud computing apporte-t-il du
nouveau aux TIC ?
Le CC apporte énormément d’une manière économique aux
TIC mais pas tellement technologique en général mais pour l’Afrique en
particulier, ces nuages annoncent l’avenir.
Le CC repose sur des technologies établies depuis
longtemps mais qui essaient de se rapprocher pour faire un tout homogène.
Le Cloud computing, une solution TIC
pour le développement de l’Afrique ?
Pour une très petite entreprise, le CC permet d’avoir des
services et en fournir sans investissement coûteux en hardware. La plus part
des start-up de logiciels n'investit plus dans des matériels lourds de nos
jours.
Pour les entreprises africaines, elles pourront ainsi
se greffer sur les grosses boîtes pour booster leurs économies sans
investissement important. Par exemple, les ressources informatiques qui ne sont
pas utilisées par les entreprises américaines la nuit, le sont par des
entreprises africaines le jour. C’est l’image d’une plateforme pétrolière
régionale qui tourne 24 heures sur 24, et dont les ressources sont partagées
entre pays voisins. Ou encore les ressources informatiques d’un call center
indien utilisées par un opérateur Telecom ou une banque en Afrique par exemple.
L’Afrique n’a rien à perdre en s’embarquant dans cette
aventure dans les nuages mais à y gagner économiquement, technologiquement et
socialement. De surcroît c’est une opportunité pour les Etats africains pour faire
un et puissant face aux autres continents vu la disponibilité croissante des
ressources humaines.
Quelle est la structure du Cloud
computing ?
La majorité des infrastructures d'informatique dans le nuage se compose des
services fournis par la prochaine génération de centres de traitement des
données qui reposent sur des technologies de virtualisation du
calcul et du stockage.
La généralisation des connexions Internet à haut débit permet d'optimiser
les temps de réponse de l'infrastructure centralisée.
Elles ont beau être "dans le nuage", elles
sont bien sur Terre, dans des datacenters géants qui font une bonne dizaine de
fois la taille d'un terrain de football, et qui sont remplis de machines. Chez
Microsoft, deux datacenters sont actuellement en cours de construction. L’Europe
en possède un à Dublin, qui a coûté 500 millions de dollars, et un backup à
Amsterdam, loués à des hébergeurs.
L’architecture des briques de
construction du Cloud computing
Les sources et les destinataires en
Cloud computing.
Il existe déjà plusieurs systèmes
de Cloud computing tels qu'Amazon EC2, Windows
Azure ou Google App Engine et différentes API permettant de
communiquer avec ces systèmes. L'API d'Amazon, Amazon EC2, est sans doute la plus
populaire du fait de son service lancé avec un support publicitaire important.
Plusieurs outils sont donc compatibles avec cette API, mais on peut aussi noter
iCloud d’Apple. Inc, le système de sauvegarde de l'iPhone, iPad, iPod Touch et Mac gratuit dont la fonction permettra de
conserver sur le site de MobileMe :
5Go de mémoire. Mais au-delà de 5Go, le service deviendra payant.
Pour plus de sécurité, pour les entreprises, il existe
des clouds privés, qui ne sont pas partagés. L'objectif est d'avoir les mêmes
bénéfices, mais de garder le contrôle de son environnement. Ce type de services
est proposé par de nombreux acteurs, comme les hébergeurs, IBM ...
Software as a Service (SaaS) :
l'application est découpée en services
Platform as a Service (PaaS) :
la plate-forme est granulaire
Infrastructure as a Service (IaaS) :
l'infrastructure est virtualisée
Data as a Service (DaaS) :
les données sont fournies à un endroit précis
Les pays africains se doivent de mettre un accent
particulier sur les bandes passantes de leur connexion Internet, les
applications web et API propriétaires pour profiter au mieux du CC. D’où la
nécessité des formations en TIC par la mise à niveau des ressources
professionnelles déjà disponibles et les formations de qualité dans les écoles
et universités.
Une mise en place de plateformes de partages pour les
développeurs d’applications et logiciels s’imposent également, outre
l’organisation fréquente des conférences et forums TIC dans les différentes
sous-régions africaines. Il en va de soi de promouvoir le développement des
firmes comme Google Apps, Office Web Apps ou LotusLive (IBM) à l’africaine mais très innovatrices.
Où se trouvent les données stockées
et comment les gérer (le grand public et le privé) ?
Les services de stockage en ligne
permettent de stocker des données et des documents sans avoir à augmenter
continuellement le nombre de serveurs ou la taille des SAN (Storage Area
Network).
L'internaute lambda ne peut pas avoir une idée d’où
ces données sont stockées. Ces données peuvent aussi bouger. Aucun engagement
n'est pris à ce niveau vis-à-vis du grand public.
Pour être sûr que personne ne puisse y accéder, y
compris le fournisseur, il faut chiffrer les données. Ainsi, seul l'utilisateur
a les clés de son coffre. Tant que l'on veut stocker des données privées, cela
fonctionne. Mais les copies de clés à grande échelle, aujourd'hui on ne sait
pas faire. Si on veut partager et collaborer, autoriser un grand nombre de personnes
à effectuer des recherches dans un champ de données chiffrées (en entreprise
par exemple), ce n'est pas possible car le temps de réponse devient beaucoup
trop long. C'est le graal de la recherche sur le cloud aujourd'hui.
Avec le cloud, peut-on déjà penser à
la centralisation de stockage des données de tous les utilisateurs quel que
soient les équipements ?
Envisageable mais actuellement pas vraiment. Car il
faut toujours un terminal pour présenter les données, avec un niveau
d'ergonomie de plus en plus élaboré: réalité augmentée, 3D, etc. Beaucoup de
traitements sont réalisés dans le cloud, mais la sophistication grandissante
des interfaces exige de la puissance en local.
De plus, l'informatique
contextuelle, à l'avenir, exigera que l'ordinateur sache dans
quelle situation se trouve l'utilisateur. On aura besoin d'interagir avec des
systèmes de plus en plus intelligents. Le cloud viendra augmenter les capacités
de son poste de travail.
En
ce qui concerne le marché des services informatiques, le développement du Cloud
computing devrait entraîner la cannibalisation des acteurs traditionnels, en
particulier ceux dont les clients sont des PME et TPE. Le modèle SaaS donne un avantage certain
aux gros fournisseurs de services dont les prix sont très liés aux volumes. Le
modèle IaaS quant à lui nécessite des investissements conséquents que seuls
quelques acteurs ayant des capacités financières suffisantes, au-delà des
compétences, pourront assumer.
Un
déplacement des effectifs informatiques vers les hébergeurs et opérateurs de
clouds est également à prévoir car les profils techniques et commerciaux
recherchés y sont différents.
Par
ailleurs, même si le mode de commercialisation du Cloud computing repose encore
beaucoup sur de la contractualisation en ligne en direct sans passer par des
revendeurs, il semble que progressivement les acteurs du marché s'appuient sur
des réseaux de revendeurs spécialisés et que le canal indirect devienne
incontournable. Ces approches favorisent le développement d'écosystèmes avec
des profils de revendeurs nouveaux. Elles poussent les revendeurs plus
traditionnels à évoluer sachant que la commercialisation de solutions de CC
peuvent être une opportunité pour eux d'offrir des services à valeur ajoutée,
sources de marge conséquentes (conseil, paramétrage, intégration, formation et
support client).
Avantages
La
mutualisation du matériel permet d'optimiser les coûts par rapport aux systèmes
conventionnels et de développer des applications partagées sans avoir besoin de
posséder ou de louer chez un hébergeur ses propres machines dédiées. Au calcul,
20 à 25 % d’économies pourraient être réalisées par les gouvernements sur
leur budget informatique s’ils migraient vers le Cloud computing. Comme pour la virtualisation, l'informatique dans le
nuage est plus économique grâce à son évolutivité. En effet, le coût est
fonction de la durée de l'utilisation du service rendu et ne nécessite aucun
investissement préalable (homme ou machine). Notons également que l'élasticité du nuage permet de fournir des
services évolutifs et donc de supporter les montées de charges.
Par exemple, Salesforce.com,
pionnier dans le domaine de l'informatique dans le nuage, gère les données de
54 000 entreprises, et leurs 1,5 million d'employés, avec seulement
1 000 serveurs (mars 2009).
De plus, et c'est un argument mis en avant par les
fournisseurs d'application en nuage, les services sont extrêmement fiables car
basés sur des infrastructures performantes possédant des politiques efficaces
de tolérance aux pannes (notamment des répliques).
Inconvénients
L'ONG Greenpeace dénonce, dans son rapport 2010 sur
l'impact écologique du secteur informatique, les impacts négatifs de
l'informatique en nuage (voir article informatique
et développement durable).
D'autres problèmes sont soulignés :
- La sécurisation de l'accès à l'application entre le
client et le serveur distant. On peut aussi ajouter le problème de sécurité
générale du réseau de l'entreprise : sans Cloud
computing, une entreprise peut mettre une partie de son réseau en local
et sans aucune connexion (directe ou indirecte) à Internet, pour des raisons de
haute confidentialité par exemple. Dans le cas du Cloud
computing, elle devra connecter ces postes à Internet (directement ou
pas) et ainsi les exposer à un risque d'attaque ou à des violations de
confidentialité.
- Les entreprises perdent la maîtrise de
l'implantation de leurs données ainsi que du cycle de vie des
applications.
Il est tout à fait possible de stocker les données
sensibles des entreprises dans des espaces sécurisés en intra-extra
entreprises, de manière à éviter à la fois les risques liés au stockage sur des
serveurs externes et ceux liés à l'acheminement des données jusqu'à ces
serveurs.
- Les questions juridiques posées notamment par la
propriété d'abstraction sur la localisation des données du Cloud Computing.
- Le Cloud Computing pose aussi des problèmes sur le
plan des assurances, notamment lorsqu'une entreprise fait valoir une perte
d'exploitation suite à une défaillance de son fournisseur. Là où une seule
compagnie couvrait un risque, la compagnie d'assurance de la société offrant
l'architecture Cloud intervient en plus, ralentissant fortement les
indemnisations.
- Le client d'un service de cloud computing devient
dépendant de la qualité du réseau pour accéder à ce service. Aucun fournisseur
de service cloud ne peut garantir une disponibilité de 100 %.
Critiques
Pour Richard
Stallman, à l'origine de GNU,
l'informatique dans le nuage « est un piège », ses utilisateurs
perdent le contrôle de leurs applications. Ce militant du logiciel libre y voit un concept publicitaire sans intérêt,
rejoignant les critiques exprimées par Larry
Ellison, fondateur d'Oracle, selon lequel il s'agit d'un phénomène de mode (bref
un yéyé en technologie).
Quelques fournisseurs de services Cloud computing en
Afrique
- Des services de CC sont maintenant disponibles au
Zimbabwe. Ils sont proposés par la compagnie Realtimes Bytes, en collaboration
avec Realtime Zimbabwe et le groupe sud-africain Bytes Technology.
- Alink, société ivoirienne de Télécoms
en partenariat avec le groupe allemand SAP, s’apprête à proposer, des offres de
CC aux organisations en Afrique de l’Ouest.
- L’offre de Cloud public Microsoft pour les
entreprises à La Réunion s’appuie sur les infrastructures de Stor Solutions,
son partenaire hébergeur qui a investi dans un centre de données industriel
hautement sécurisé. Stor Solutions proposera des services conçus sur les
technologies Microsoft Exchange Server 2010 et Sharepoint 2010 ainsi que des
services d’infrastructure à la demande (IaaS – Infrastructure as a Service).
- SMART HOST est une nouvelle start-up tunisienne, qui
a été créée par des compétences locales. Implantée à Tunis et à Dubai, SMART
HOST vient d’annoncer qu’elle sera le premier opérateur B2B entièrement dédié
au Cloud Computing en Afrique du Nord.
Sources
Excellent travail !
RépondreSupprimerLe vrai problème du cloud actuellement réside dans la confidentialité des données. Les principaux leaders sont aux USA, Google, Amazone, Micosoft, et la législation américaine donne droit au FBI de consulter les données informatiques stockées sur ces serveurs. On verra mal une banque qui a des concurrents américains mettre ses données chez Google. C'est ce qui explique le recours au cloud privé; le cloud public restant réservé aux données non sensibles.
Pour les différents types de cloud (SaaS, IaaS, PaaS) ça aurait été intéressant de les illustrer par des exmples : Google App Engine (PaaS), Google Docs (SaaS), ... AWS (IaaS).
Le gain en terme d'énergie pour les entreprises africaines est un grand avantage. Mais en contrepartie il faut un budget pour l'expertise technique. Faire du cloud requiert d'adopter une nouvelle manière de travailler, et le domaine n'étant pas encore mature, il faudra sans cesse mettre à jour les compétences techniques.
Bravo en tout cas !
Merci pour ton apport très enrichissant.
SupprimerPour protéger cette confidentialité, il faudrait donc développer des applications de sécurité : codage et cryptage des données. Ces dernières grâce à ces apps, une fois codées auront des clés ou mots de passe et seront uniquement décodées par le proprio. Des apps intelligentes qui peuvent coder les données en images, vidéo, sons, phrases, mots ...
le Cloud Computing en Afrique, pour qu’elle soit une réussite à court terme doit se faire en connaissance de cause et non suivant un effet de mode.
RépondreSupprimerhttp://africa.smartbiloba.eu/cloud-computing-en-afrique-les-pieges-a-eviter/
La informatique en nuage représente une opportunité transformative pour l'Afrique, et le déploiement d'outils tels que SAP S/4HANA dans des pays à fort niveau de commerce international comme le Maroc pourrait accélérer davantage le progrès. En adoptant des solutions basées sur le cloud, les entreprises marocaines peuvent surmonter les obstacles financiers et technologiques, leur permettant d'accéder à des ressources informatiques à la demande. SAP S/4HANA Maroc pourrait renforcer l'efficacité opérationnelle et favoriser la collaboration régionale en partageant des ressources, contribuant ainsi à la croissance économique et technologique sur le continent.
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